Donner des lectures est un vrai plaisir

Alice Gabathuler, auteure de livres pour la jeunesse et membre de ProLitteris, peaufine volontiers ses histoires.

"Dans ma vie, je suis tombée deux fois sous le charme de l'écriture. Quand j'étais adolescente, je me sentais un peu en marge de cette région qu'est la Suisse orientale. J'ai travaillé mes émotions avec la musique et l'écriture. Lorsque j’ai accepté qui je suis, tout est devenu plus simple. J'ai appris le métier de mes rêves, enseignante, j'ai beaucoup voyagé, j'ai travaillé dans différents jobs, j'ai fondé une famille avec mon partenaire de vie et je suis devenue copropriétaire d'une école d'anglais. En fait tout allait bien, ma vie était parfaite, et pourtant il me manquait quelque chose. Je me sentais comme un hamster dans le tourbillon de sa roue. Et dans cette phase, je suis tombée par hasard sur un forum d'auteurs. Ca m'a beaucoup aidée, surtout pour mon premier livre "Blackout". Ce livre, je l'ai écrit grâce à ma crise existentielle. Je l’ai écrit sans plan, mais j'y ai mis tout mon coeur. Je me suis inspirée de mon parcours personnel, dans lequel finalement, mes années d'adolescence les plus difficiles me sont devenues les plus chères.

Aujourd'hui, je connais les personnages de mes nouveaux livres pour la jeunesse par coeur avant que je ne m'installe à mon ordinateur. Pour moi, ils sont comme des membres de la famille, je connais leurs soucis et je sais exactement ce qu'ils aiment manger. Evidemment, je dois souvent faire des recherches; pour trouver comment la police agit exactement dans telle ou telle situation ou si une certaine voiture peut traverser une rivière, par exemple. La première version d'un livre me demande beaucoup d'efforts, et pourtant j’adore plancher sur mes textes et peaufiner l'histoire au plus près.

Je n'ai besoin de rien pour écrire, à part d'un café, de mon ordinateur portable et de calme. Quand ça se passe bien, j'écris 12 pages par jour. Quand ça coince, je n'arrive parfois qu'à une seule page. J'interviens souvent dans les écoles. Avec mes 16 livres, je donne jusqu’à 150 lectures par année. C'est toujours un vrai plaisir. En tant qu’auteure et grâce à mon affiliation à ProLitteris, je reçois un peu d'argent pour mes oeuvres. Cela ne me rend pas riche, mais je suis représentée juridiquement. Et ça c'est formidable. C'est également intéressant que ProLitteris se soucie du thème du copyright. Car il est important que les textes des auteurs soient protégés juridiquement."